Comme tu le sais si tu suis les articles de ce blog, j'adore la photo de montagne ! Mais par nature, les conditions sont plus difficiles que pour la photo de portrait, par exemple. La montagne, par essence est abrupte, les conditions de photographie le sont aussi.
C'est pourquoi photographier la beauté pure des montagnes demande du matériel adapté. Entre les conditions météo changeantes, la lumière capricieuse et les longues randonnées nécessaires pour atteindre les meilleurs spots, le choix de l'équipement est essentiel. Voici un guide détaillé pour t’aider à sélectionner le matériel idéal... et t'éviter les erreurs que j'ai pu faire au début de ma pratique.
L’appareil photo : choisir le bon boîtier
Le bon appareil photo doit être robuste, capable de saisir un large spectre de lumière et adapté aux conditions extérieures parfois extrêmes.
- Les hybrides et reflex : Les appareils comme le Nikon Z8, le Canon R5 ou encore le Sony A7R V sont excellents pour la photographie de paysages montagneux. Ils offrent une large dynamique, une excellente gestion des basses lumières et une haute résolution qui permet de recadrer sans perdre en qualité. Ce sont les appareils qui intègrent les dernières technologies. Cela dit, personnellement, j'utilise un reflex Nikon (le D3300, et oui, un appareil entrée de gamme*, pour sa légèreté et son capteur 26 mpx suffisant pour la photo de montagne en haute lumière). Et j'utilise surtout un hybride, le Fujifilm XT3, meilleur en plage dynamique, léger, tropicalisé et polyvalent. En général, je prends plutôt un zoom, soit le Fuji 18-135 mm soit, parfois, le Fuji 70-300 mm. Parfois, je préfère prendre simplement le Fuji 27 mm 2,8, léger et lumineux, suffisant, par exemple pour de la photo à ski.
- Les compacts experts : Si tu préfères la légèreté, un compact comme le Sony RX100 VII, si tu tiens à être hype, peut être un bon compromis. Bien que plus limité en qualité d’image (capteur plus petit), il reste performant. Bien sûr, il y a aussi la série des Fujifilm X100, excellents dans cette perspective.
- La tropicalisation : Un boîtier résistant à la poussière et aux intempéries est un vrai plus en montagne.
Les objectifs indispensables
Le choix des objectifs influence directement le rendu des photos. En montagne, il est important d’avoir plusieurs options.
- Grand-angle (14-24 mm, 16-35 mm) : idéal pour capturer l’immensité des paysages. Personnellement, je préfère me charger très peu et ne pas avoir à changer d'objectif en cours de route, alors le 18 mm de mon 18-135 suffit.
- Téléobjectif (70-200 mm, 100-400 mm) : permet d’isoler des éléments dans le paysage, comme une crête enneigée ou une cascade lointaine. Pour ma part, si j'aimerais bien utiliser un 100-400, je préfère rester sur le 70-300 pour une raison de pods et d'encombrement.
- Objectif fixe lumineux (35 mm ou 50 mm f/1.8) : excellent pour des compositions minimalistes et des jeux de lumière à l’aube ou au crépuscule. Pour ces photographies là, j'utilise le fabuleux Sigma art 50-100 mm 1,8 (fabriqué au Japon, s'il vous plaît). Il peut être monté sur mon Nikon ou adapté sur mon Fuji.
Si tu dois n’en prendre qu’un, tu peux opter pour un 24-70 mm f/2.8, polyvalent et adapté à différentes situations. C'est un bon compromis.
Mont-Blanc Nikon d3300 sigma art 50-100 mm
Le trépied : un allié essentiel
Un trépied robuste mais léger est crucial pour les poses longues et les photos en basse lumière.
- Carbone vs aluminium : le carbone est plus léger mais plus cher, l’aluminium est plus abordable mais plus lourd.
- Taille et poids : un trépied comme le Peak Design Travel Tripod ou le Gitzo Traveler est idéal pour un bon compromis entre stabilité et transportabilité.
- Tête du trépied : une rotule fluide permet d’ajuster avec précision l’angle de prise de vue.
Alternatives au trépied : comment stabiliser sans s’alourdir
Si tu veux éviter d’emporter un trépied, certaines astuces permettent d’obtenir une bonne stabilité :
- Utiliser un appareil avec stabilisation intégrée : le nombreux hybrides et reflex intègrent une stabilisation capteur efficace pour limiter le flou de bougé.
- Opter pour des objectifs stabilisés : Les objectifs dotés de stabilisation optique (comme le Canon RF 24-105mm f/4L IS USM ou le Sony FE 24-70mm GM II) réduisent les vibrations. Les objectifs que j'utilise sur mon Fujifilm son stabilisés car mon boitier ne l'est pas (il l'est à partir du Fuji XT4).
- Se servir de supports naturels : une roche, un sac à dos, ou même un tronc d’arbre peuvent servir d’appui pour stabiliser l’appareil.
- Augmenter la vitesse d’obturation : une vitesse plus rapide (1/250s ou plus) permet de limiter le risque de flou sans trépied.
- Utiliser une courroie stabilisatrice : une courroie bien tendue autour du cou peut aider à maintenir l’appareil fermement.
Les filtres : sublimer les contrastes
- Filtre polarisant : élimine les reflets et intensifie les couleurs.
- Filtres ND (Neutral Density) : essentiels pour capturer des poses longues, par exemple une mer de nuages en mouvement. Le Fuji X100 possède un filtre intégré de 3 stops. Assez pratique si on ne veut pas trimbaler des filtres.
- Filtre dégradé : utile pour équilibrer les contrastes entre le ciel et la montagne. Surtout utile si, comme moi, on ne fait pas de post production.
Les accessoires à ne pas négliger
- Sac à dos photo : choisis un modèle confortable et résistant comme le F-Stop Tilopa ou le Lowepro Whistler. Mais plein de marques proposent de très bons sacs. Vise surtout l'ergonomie.
- Batteries supplémentaires : le froid réduit l’autonomie, mieux vaut en avoir plusieurs.
- Cartes mémoire rapides et fiables : prends des SD ou CF Express de grande capacité.
- Télécommande sans fil : pratique pour éviter tout bougé lors de prises de vue en pose longue. Mais pour faire plus simple, j'utilise la fonction déclenchement retardé de mon appareil (5 ou 10 secondes).
- Chiffon en microfibre et kit de nettoyage : l’humidité et la poussière sont inévitables en montagne. J'ai toujours de nombreux sachets de silice avec moi.
Expérience sur le terrain : le poids compte
Lors d’un trek en haute altitude, chaque gramme compte. Dans une randonnées à plus de 3000 mètres, sûr que je n'emporterais pas le sigma art 50-100, beaucoup trop volumineux pour moi. Il est préférable de tester différents setups en fonction de tes habitudes et de tes capacités physiques.
Prendre des photographies de montagne en mode naturel
Par mode naturel, j'entends des photographies de style argentique ou proche de ce qui est perçu naturellement par les yeux humains. C'est-à-dire à l'opposé de la tendance ultra clinique des images proposée par les constructeurs de matériel actuels. D'où, d'ailleurs, le renouveau de la photographie argentique.
Pour prendre des photographies de montagne en mode naturel, il faut utiliser exactement les processus que je décris dans le post Fujifilm, comment créer des photographies de voyage au rendu naturel.
Au final
Le matériel parfait dépend de ton style et de ton niveau de confort en randonnée. Mieux vaut investir dans un équipement léger et polyvalent plutôt que de se surcharger inutilement. L’important reste toujours la vision du photographe et sa capacité à capturer l’instant avec créativité.
J'espère que cet article t'a été utile, ça m'intéresse de savoir si tu as d'autres matériels à conseiller auxquels je n'aurais pas pensé ou que je ne connaîtrais pas.
*Voir l'article Pourquoi il est inutile de changer son matériel photo.
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